2 - L’exemple du collège Ørestad

Le collège Ørestad Gymnasium à Copenhague, propose une alternative à l’enseignement traditionnel. Une salle de classe géante a été conçue pour accueillir plus de 1000 élèves du secondaire qui passent ainsi la moitié de leur temps à apprendre dans un cube de verre. En encourageant les élèves à collaborer dans des espaces grands ouverts, l’école aspire à apprendre aux jeunes à penser de manière flexible sur divers sujets.

Selon le directeur de l’établissement, Allan Kjaer Andersen, l’objectif est de proposer un enseignement où les élèves font de la recherche et travaillent à résoudre ensemble des problèmes réels. L’école se doit d’être ouverte et en connexion avec le monde extérieur. Les espaces ouverts, ressemblant à des tambours géants, proposent un environnement spacieux et propice à l’échange. Ils encouragent l’élève à assumer un rôle actif dans sa propre éducation. Les élèves ont ainsi la possibilité de se détacher de leur cours et de former des groupes dans des salles de classe improvisées, parfois avec les enseignants pour les guider. Les murs et les étagères mobiles permettent de créer des espaces d’apprentissage plus décontractés.

Pour Allan Kjaer Andersen « il ne suffit pas de donner aux élèves des connaissances, il faut aussi leur donner un moyen de transformer les connaissances en action. »

Diversité des espaces

Le projet d’établissement scolaire doit, à travers la variété de typologies d’espace, intégrer la diversité des pratiques pédagogiques et faciliter l’usage du numérique sous différentes formes. Si la salle de classe peut persister en temps qu’espace type, elle doit se transformer peu à peu pour faciliter de nouvelles pratiques pédagogiques intégrant le numérique. Aussi le modèle « classe » doit être associé à d’autres lieux, d’autres pratiques pédagogiques qui attendent d’autres postures et mises en relation via le numérique.

Diversité des usages

En fonction de l’activité individuelle ou collective (écouter, échanger, produire, rechercher, exposer), de la matière enseignée (langue, musique, histoire/géographie, arts-plastiques, etc.) et de l’outil utilisé (tablette, ordinateur + casque, imprimante 3D, etc.), les besoins d’espaces sont très variés. Il est important de faire cohabiter ces spécificités au sein de l’établissement : lieu d’apprentissage pour un petit groupe, lieu de concentration, de pratiques individuelles, lieu pour des rencontres occasionnelles, lieu d’expérimentations et de travaux pratiques, lieu de consulter de ressources.

Privilégier :

• la diversité des espaces et des usages ;
• l’évolutivité des caractéristiques fonctionnelles de l’espace et des équipements ;
• la qualité des espaces (lumière du jour, éclairage, acoustique,...) ;
• la capacité à partitionner les espaces et à créer des sous espaces (modularité, polyvalence,...) ;
• l’ouverture sur l’extérieur ;
• adaptation des espaces à l’échelle de l’établissement ;
• 20 à 30% d’espaces supplémentaires pour l’usage du numérique.

Intégrer l’idée d’une école à finir :

• laisser la place à l’adaptation des usages et à l’évolution dans le temps ;
• rendre disponibles les espaces et les réseaux par rapport à l’évolution rapide des outils : réseaux fluides accessibles aux modifications, éviter les réseaux intégrés qui ne permettront pas le déplacement aisé des prises et interfaces de commande ;
• disposer d’une école livrée avec l’essentiel et donner la possibilité à l’équipe pédagogique de s’approprier la diversité et le potentiel des espaces pour concevoir une école plus singulière dans un second temps ;
• l’évolution des pratiques pour intégrer le numérique pourra être phasée afin de faciliter l’appropriation des outils par les enseignants.

Il est nécessaire de s’appuyer au plus tôt sur l’expérience d’établissements scolaires de même nature qui ont développé l’usage du numérique. Chefs d’établissement, acteurs de l’école et équipes techniques pourront être sollicités dans le cadre d’un groupe de pilotage.