L’IFÉ Veille

La prise en compte du corps dans l’espace scolaire

Comment le corps, celui des élèves, celui des enseignants, est-il pris en compte à l’école ?

"Marie Gaussel Chargée d’étude au service veille et analyse de l’Ifé nous explique comment la place du corps est pensée à l’intérieur des murs scolaires, selon des principes hygiénistes au XIXème siècle, et puis progressivement en rapport avec le bien-être des élèves.
Et les enseignants dans tout ça ? Leurs postures, leurs gestes, leurs regards, tout cela joue dans la création d’une relation de confiance et d’apprentissage avec les élèves."

Dans le dossier veille de l’ifé, Marie Gausset aborde la question du corps dans l’enseignement à travers les regards croisés de plusieurs champs scientifiques : Les sciences sociales , la biologie, la sociologie, l’etnologie, l’anthropologie, la philosophie et l’histoire.

Ces différents angles constituent la richesse de ce dossier qui s’articule au travers des chapitres suivants :

  • Nature vs culture
  • Des corps à l’école
  • Des espaces scolaires qui assujettissent plus qu’ils n’accueillent les élèves
  • La place du corps dans les apprentissages
  • Interactions et interrelations corporelles
    - dimensions corporelles de l’enseignement
    - les dimensions corporelles des élèves
  • (re)connaitre le statut du corps à l’école

Ce travail de recherche constitue une base théorique précieuse pour éclairer les évolutions actuelles et comprendre le regain d’intérêt que la place du corps suggère dans les adaptations de mobiliers et d’espaces.

« Le dressage du corps à l’école : une tradition historique « L’école n’a jamais ignoré le corps mais elle l’a toujours considéré avec méfiance.
L’enfant est envisagé comme un objet à redresser, à modeler, à former. L’école, imprégnée de cette vision, est convaincue de la nécessité d’une maîtrise du
corps pour accéder aux choses de l’esprit. Elle a donc souvent mis en œuvre une pédagogie autoritaire, voire répressive à l’égard du corps, dès son
développement pendant l’Ancien Régime » (Dizerbo, 2016). »

« Visioli et Petiot observent une corrélation positive entre la position de l’élève dans la
classe, son niveau d’attention et son rendement scolaire. Il semblerait que la distance entre un.e enseignant.e et les élèves soit un indicateur de confiance, de confort et de bienêtre général. Plus l’enseignant.e est proche, plus l’élève concentre son attention, plus elles et ils sont motivés. La proximité a pour effet de capter l’attention de l’élève et de le motiver à réaliser les tâches (Visioli & Petiot, 2018). »