1 - le contexte
Dans un contexte national de mise en œuvre de la mesure des CP à 12 élèves en REP+ à la rentrée 2017 et du dédoublement progressif des CP CE1 en éducation prioritaire à la rentrée 2018, l’organisation des espaces et des temps scolaires et les pratiques pédagogiques sont fortement questionnées dans les écoles concernées.
Avec un enseignant pour 12 élèves, l’enseignement à effectif réduit implique la mise en œuvre d’une pédagogie adaptée avec un enseignement structuré, progressif et explicite ainsi qu’une personnalisation accrue des apprentissages.
Avec l’appui de la Direction Numérique Éducatif (DNE), la Direction Départementale des Services de l’Éducation Nationale (DSDEN) de la Loire conduit une expérimentation au cours de l’année scolaire 2017-2018 en partenariat avec la Ville de Saint-Étienne et la Cité du Design.
2 - les objectifs
Les objectifs de la mission sont de donner aux enseignants et aux collectivités une aide réelle et opérationnelle afin d’accompagner la mise en œuvre du dédoublement des classes dans les écoles de l’éducation prioritaire :
- A partir de l’étude et de l’analyse des usages et d’ateliers de design participatif avec les enseignants et les formateurs, proposer des scénarii d’usage permettant de développer de nouvelles postures d’enseignement (enseignants) et d’apprentissage (élèves) et de faire évoluer si nécessaire l’organisation des espaces et leurs usages (partage et mutualisation).
- Concevoir et réaliser des aménagements modulables et évolutifs de l’espace de la classe pour répondre aux besoins des enseignants et des élèves en testant les hypothèses.
3 – liste des parties prenantes du projet
- DSDEN Loire : Patricia Pichon, IEN mission école maternelle en charge de la mission numérique & Jacques Faverjon, conseiller pédagogique départemental pour le numérique
- Ville de Saint-Étienne : Sandrine Morent, direction de l’éducation et de la petite enfance & Camille Béraud, direction de l’immobilier, des achats et des services
- Saint-Étienne Métropole : Joëlle Fayet, responsable service éducation au développement durable et au numérique, cheffe de projet Plan le numérique à l’école
- Cité du Design : Caroline d’Auria-Goux, chargée de l’expérimentation et de recherche en design
- Réseau Canopé (ancien CNDP) : Arnaud Zohou, directeur de l’atelier Canopé 42
- Ecole du Soleil (REP+) : Véronique Rouchon, directrice – Maryline Escoriza & Bouraoui Guémiza, enseignants CP
- Design Tout Terrain : Gaétan Mazaloubeaud, design d’espace, design de service et projets collaboratifs.
4 – méthodologie de « recherche-action »
Une méthodologie de « recherche-action » consiste à faire des allers-retours entre les phases de développement conventionnelles d’un projet pour gagner en souplesse et en réactivité :
Mettre ainsi en œuvre des prototypes-test permet d’évaluer rapidement et à moindre coût la pertinence des solutions envisagées en vue de leur développement (ou pas).
Dans le cadre du projet de mise en œuvre des CP dédoublés, il s’agit donc pour le designer et les parties prenantes de travailler parallèlement sur la production de scénarii d’usage et le test de solutions d’aménagement de la salle de classe.
Les deux aspects du projet devront s’alimenter mutuellement : les scénarii d’usage font ressortir des besoins d’aménagement et les prototypes permettent d’envisager de nouveaux scénarii.
5 – Des conditions variables sur le terrain
La mise en œuvre du dédoublement des CP par les collectivités qui gèrent les établissements prend des formes différentes :
- Cas 1 : les classes dédoublées investissent des locaux disponibles au sein des établissements.
- Cas 2 : faute de locaux disponibles, la collectivité réalise des travaux pour dédoubler physiquement les classes existantes.
- Cas 3 : faute de locaux disponibles et par manque de ressources et/ou de volonté politique pour réaliser les travaux, deux classes de 12 élèves doivent partager une salle.
A la rentrée 2017, dans les établissements REP+ de la Ville de Saint-Etienne, le dédoublement des CP ont été mis en œuvre en réquisitionnant les locaux disponibles, quitte à « mordre » parfois sur les espaces collectifs (BCDs ou autres).
A la rentrée 2018, dans le cadre de l’extension du dispositif au CE1 REP+ et aux CP REP, il n’y a plus de locaux disponibles et la Ville de Saint-Étienne n’a ni les moyens ni la volonté de séparer physiquement les classes existantes (réversibilité au cas où le dispositif ne soit pas prolongé). Le présent projet se situe donc clairement dans le troisième cas : deux enseignants et deux fois douze élèves seront amenés à travailler au sein de la même salle de classe.
Comment faire du co-enseignement non plus une contrainte mais bien un atout tant en matière d’enseignement et qu’en matière d’apprentissage ?