« Penser et transformer les espaces à l’ère du numérique » - Un séminaire académique à Lyon

Le séminaire académique organisé par la DANE le 17 octobre sous la direction de Denis Millet (DAN) et de Pascal Meriaux (chargé de projet à la DANE) a permis de faire se rencontrer tous les acteurs académiques mais aussi des collectivités ainsi que des programmistes, des architectes... Le thème à l’honneur : « penser les nouveaux espaces d’apprentissages à l’ère du numérique : quels enjeux pour les apprentissages et la qualité de vie à l’école ? ».

  • Pourquoi un séminaire académique à Lyon ? Les enjeux
    Depuis 2015 l’académie de Lyon est entrée dans une dynamique de réflexions sur les nouveaux espaces d’apprentissages à l’ère du numérique. Les instances académiques (DANE, CARDIE, CANOPE) ont soutenu des projets pionniers comme la salle ECLA à Champagne au Mont d’Or. Puis, de cette réalisation exploratoire est né un essaimage sur le territoire dans le cadre des appels à projet Collège Lab et puis au travers du projet IDMAN, prix de l’innovation 2019, au lycée La Martinière Duchère.
  • Des réflexions autour de la forme scolaire et des compétences du 21ème siècle
    Les tables rondes et les 4 ateliers proposés ont questionné la forme scolaire dans son ensemble. Des approches, à la fois portées par des acteurs de terrain (de nombreux projets d’aménagements d’espaces modulables voient le jour dans l’académie) mais également initiées par une volonté politique comme le projet du nouveau lycée de la confluence qui ouvrira en 2020 avec une reconfiguration à l’échelle d’un établissement de la fonctionnalité des espaces.
    Ces 2 dynamiques parallèles ont nourri des réflexions collaboratives autour des changements que suppose l’exigence de nouvelles compétences combinées au développement des pratiques pédagogiques avec le numérique.
    Ainsi, lors de la conférence introductive intitulée « les bâtiments scolaires, quels enjeux pour demain ? », Laurent Jeannin - Maître de conférence au laboratoire BONHEURS, a présenté les résultats de la recherche sur l’importance de l’environnement, de la mobilité et du corps physique sur les processus d’apprentissage. Il a questionné notre rapport à l’espace et nos besoins physiologiques pour que les espaces soient sains, sécurisants, capacitants, flexibles, adaptatifs et pérennes. Il a mis en perspective ces réflexions au travers de la temporalité nécessaire à la construction des bâtis mais aussi à l’échelle des transformations institutionnelles que vit l’éducation nationale (réformes TVP, nouveau bac..).

    Se sont ensuite succédés une table ronde sur « le numérique dans les espaces scolaires, quels enjeux » et un pesha kusha « espaces et qualité de vie à l’école » où plusieurs acteurs de la communauté éducative, collectivités et chercheurs ont pu croiser leurs réflexions et présenter leurs initiatives révélatrices d’un intérêt grandissant sur le sujet.

  • Quatre ateliers ont aussi rythmés la journée.
    • Tout d’abord les participants ont pu se projeter dans « une séance pédagogique au sein d’un lab ». Sans présenter de modèle, ils ont pu découvrir comment l’envie de faire des espaces modulables s’étend au-delà de la modularité des meubles mais permet une modularité des possibilités offertes aux élèves. Animés par des enseignants porteurs de projets sur les nouveaux espaces, les postures, les gestes professionnels, les scenarios, l’enseignement des compétences ont été abordé comme autant de leviers pour favoriser les apprentissages des élèves.
    • Ensuite un atelier « idéation » a proposé un outil de co-construction de projets et de transformation conçu et diffusé par Canopé leur a été proposé. Ils ont pu ainsi questionner leurs espaces de travail.
    • Un 3ème atelier s’est intéressé aux espaces défonctionnialisés, bousculant alors les postures professionnelles des enseignants et mettant l’accent sur une nouvelle organisation pédagogique favorisant une plus grande autonomie d’action des élèves et la proactivité dans les apprentissages.
    • Enfin un atelier animé par Laurent Jeannin : « la rivière du doute et les 5 idées reçues sur les nouveaux espaces d’apprentissage » a questionné les conceptions et parfois les certitudes des participants sur l’espace–temps scolaire, proposant une acculturation parfois nécessaire à l’émergence de nouvelles idées.
  • Perspectives et pistes de développement
    La table ronde conclusive a permis de rappeler les recommandations pour développer et optimiser les dispositifs d’accompagnement. Il s’agit d’engager à moyen et long terme des actions pour faire monter en compétences l’ensemble des acteurs de l’éducation :
    • Soutien des instances dans le développement des nouvelles compétences du 21è siècle,
    • Accompagnement des collègues en formation initiale à l’INSPE et en formation continu par les formateurs académiques,
    • Proposer un accompagnement en plusieurs étapes visant à sensibiliser non seulement aux résultats attendus, mais également à la conduite des processus de transformation. Il serait en ce sens intéressant de constituer des équipes mixtes de formation et d’accompagnement.
    • De plus il a été rappelé la mise en place dans l’académie de Lyon d’un Léa (Lieux d’éducation associés) porté par l’Ifé- ENS dès 2019. Il engage 6 établissements (du primaire au nouveau lycée innovant de la confluence) et a pour objectif d’évaluer l’impact sur l’efficience et le climat scolaire ainsi que sur le développement des enseignants, de l’enseignement dans des espaces couplés à l’utilisation du numérique.
    • Soutien du développement professionnel des acteurs de terrain (enseignants mais aussi personnels de direction) sur ces enjeux combinés de l’évolution des pratiques pédagogiques, de l’appropriation des usages numériques et de la transformation des espaces au service du bien-être, des conditions de travail et des apprentissages.

Ce premier séminaire académique a donc permis de recenser des besoins et des aspirations, d’animer une réflexion participative de toutes les parties prenantes (institutionnelles, politique et de terrains) afin de valoriser et de donner à voir les projets existants et faire émerger de nouvelles idées.

Caroline Aiello- Brottet,
Formatrice académique DFIE Lyon
FCL représentante à Lyon
Projet ECLA