au collège Pilâtre (Moselle)

Un nouvel espace pour les mathématiques

Le témoignage de Florence Ravaine, Delphine Wolfer, Sandra Alric et Stéphanie Binet, professeures certifiées de Mathématiques du collège Pilâtre de Rozier d’Ars-sur -Moselle (académie de Nancy-Metz).

Le contexte

Les enseignants de mathématiques du collège Pilâtre de Rozier d’Ars-sur-Moselle se mobilisent afin de casser l’image dévalorisée des mathématiques au collège. En relisant leurs pratiques pédagogiques et en les modifiant, un besoin d’aménager des espaces est apparu.

Le collège Pilâtre de Rozier d’Ars-sur -Moselle accueille 507 élèves répartis dans 20 classes. Ce dernier se caractérise par la présence de nombreuses salles de dimension très moyennes (49 mètres carrés) et par de très petites salles à l’étage que nous occupons pour les mathématiques. Il existe dans cet établissement une vraie culture des projets innovants. Les équipes se mobilisent depuis plus de vingt ans afin d’expérimenter (classe sans notes dans toutes les 6° depuis 5ans), d’innover (projet Erasmus plus en partenariat avec la Suède, démarche de labellisation EDD).

Après de nombreuses lectures ayant trait aux neurosciences, nous avons fait évoluer notre pratique, avec des objectifs visant à favoriser l’autonomie, à faire réaliser quelque chose qui a du sens, à permettre d’apprendre par des expériences actives, à encourager la manipulation d’objets concrets, à utiliser les outils informatiques.

Cette action correspond à un réaménagement des salles de mathématiques. Ces dernières ont été rassemblées afin de créer un « pôle math » dans lequel différentes salles (grandes et petites) ont été réaménagées ou sont en cours de réaménagement.

Les choix pédagogiques

Pour une enseignante, « la plupart des séances sont désormais préparées de façon à ce que les élèves soient plus en autonomie ; toutes les consignes sont écrites, il y a des fiches autocorrectives (signal de l’erreur, motivation intrinsèque, placées dans des caisses en bois sur 4 petites tables sur les bords de la salle), le calcul mental, une fiche plan de travail (≈ méthode Freinet) avec auto-évaluation, le nécessaire sur les tablettes quand il y quelque chose à visualiser ou tableur ou geogebra à manipuler, des tests sur la mémorisation et l’apprentissage et un coin « concentration  » (ellipse au sol et exercices pour se concentrer au fond de la salle) et du travail supplémentaire (pour les rapides ou ceux qui en ont l’envie) dans des caisses pour aller se servir tout seul, de façon à permettre à chacun de travailler à son rythme, et au professeur d’intervenir de façon particulière pour ceux qui en ont besoin (avec des tabourets qu’on peut déplacer pour s’assoir aux différentes tables).

La petite salle attenante, avec porte communiquant sur la salle de classe, permet le travail de groupes par projets, l’isolement de groupes pour un travail qui crée plus de bruit, le travail en autonomie, tout en ayant la possibilité pour le professeur de surveiller un peu les élèves. Elle contient deux tables et quelques chaises, deux armoires récupérées qui ne ferment pas à clé, où est stocké le matériel commun aux professeurs de mathématiques (affiches cartonnées, caisses de lego, divers matériels de manipulation, …).

Les autres collègues favorisent le travail de groupe par moment, le travail en autonomie, la pédagogie diversifiée. L’aménagement d’une petite salle permet ces activités.

L’idée principale est donner une autre image des mathématiques. Les compétences du XXIe siècle sont telles que la collaboration, la créativité et l’expression orale sont mises en avant.

Sur le plan pédagogique

Il s’agit donc de favoriser le travail collaboratif dans un espace dédié en limitant le nombre d’îlots à suivre par l’enseignant, inciter les élèves à s’entraider (dans l’apprentissage des leçons, dans la recherche de solutions, dans la rédaction d’un travail commun).
Développer l’interactivité, c’est aussi limiter les phases passives. L’équipe met à disposition des élèves dans la petite salle des livres et revues, des objets 3D, etc.

Un établissement en pleine réflexion sur l’aménagement des espaces

La mise en œuvre de cette action a été progressive. Une grande salle a été aménagée pour une collègue. Des tables ont été mises en îlot et des tablettes ont été mises à disposition. La petite salle contiguë a été débarrassée et également mise à disposition.
Une autre petite salle située entre deux salles a été aménagée avec des postes informatiques, des tables rondes, des fauteuils. Tout l’espace concernant les mathématiques s’en est trouvé revu.
La direction de l’établissement a décidé de mettre en place dans l’établissement d’autres pôles disciplinaires.

Depuis la rentrée 2018-2019, la direction a démarré une réflexion au niveau de l’ensemble des salles de cours mais aussi au niveau des espaces communs (salle de permanence, foyer, cour).

Un premier bilan très positif

Les élèves de manière générale ont une vision des mathématiques comme étant une discipline aux exigences élevées et pour laquelle il faut fournir un certain travail. C’est souvent une des premières disciplines dans laquelle des élèves décrochent. Les moyennes dans cette matière et les résultats au DNB demandaient une remise en cause de la pédagogie. L’équipe de mathématiques a donc décidé de travailler autrement et a commencé une phase de concertation et s’est engagée dans une formation en neurosciences.

Nous notons d’ores et déjà qu’une majorité d’élèves apprécient cet aménagement nouveau des salles de classe.