un mur d’écriture au collège

Une salle audiovisuelle repensée

Sandra Cagliesi, enseignante au collège Clotaire Baujoin à Thourotte (académie d’Amiens) nous livre la démarche entreprise par l’équipe pédagogique du collège pour mettre en place le projet du mur d’écriture.

Pouvoir repenser nos organisations pédagogiques en s’affranchissant des limites et des contraintes liées à la superficie, la disposition et l’agencement de nos salles de classe, voilà tout l’enjeu de la réflexion menée au collège Clotaire Baujoin de Thourotte.

l’importance du conseil pédagogique

Le conseil pédagogique a servi à exprimer et recueillir les besoins :

  • pouvoir travailler en groupe dans des conditions plus confortables en termes d’espace,
  • pouvoir réaliser des enregistrements audio en classe entière,
  • ne pas brider la créativité des élèves en les empêchant d’avoir accès aux ressources du CDI sous prétexte qu’il faille traverser tout l’établissement ou descendre 3 étages,
  • pouvoir répondre aux besoins des élèves au fur et à mesure de la construction de leur projet (accéder à des ressources papiers ou numériques sur un temps court par exemple),
  • travailler en co-intervention en pouvant utiliser toutes les possibilités offertes (en tandem, en atelier, …),
  • laisser le choix aux élèves de pratiquer différents langages pour répondre aux objectifs (ne pas imposer une méthode : la seule qui corresponde aux possibilités offertes par la salle de classe ou sa localisation).

le comité de pilotage

C’est davantage dans le comité de pilotage du numérique que la réflexion s’est menée pour répondre au mieux aux attentes et aux besoins exprimés.

Ce comité, composé dans sa formule restreinte du principal et de son adjoint, du référent numérique de l’établissement et de 2 à 4 enseignants volontaires, a tout d’abord recensé les espaces peu utilisés qui pouvaient potentiellement être davantage investis par les élèves. Les usages de la salle audiovisuelle ont ainsi fait l’objet d’un sondage auprès des équipes enseignantes. Croisés avec le taux d’occupation de la salle, il s’est avéré que les usages à destination des élèves étaient très peu nombreux, la salle servant davantage aux réunions entre enseignants ou à destination des parents.

les éléments de réflexion

Une réflexion centrée sur cet espace s’est alors engagée, se nourrissant des expériences des uns et des autres, notamment des pratiques de classe développées dans le cadre de l’ex-option DP3 du collège. L’option amenait les élèves à prendre en main l’organisation d’un forum des formations : ils travaillaient en équipe dans une organisation proche d’une entreprise de services et investissaient régulièrement les tableaux du pôle technologie pour afficher des documents de travail, inscrire les éléments communs à l’ensemble des équipes ou « cocher » ce qui avait été réalisé.

 Mettre bout à bout des tableaux blancs « classiques » a été la première réaction mais cela limitait à la fois la surface d’écriture dans sa longueur, la jonction de deux tableaux interrompant la continuité de l’écriture et dans sa largeur compte tenu des dimensions standardisées. C’est donc vers la peinture pour tableau que la réflexion s’est portée.

les démarches

  • Le groupe de réflexion a présenté le projet à la collectivité en juillet 2016. Les travaux ont nécessité environ une semaine de travail. Les murs étant suffisamment lisses, il n’a pas été utile de refaire l’enduit, seuls quelques retouches ont été réalisées. 5 couches de peinture ont été nécessaires. Les travaux ayant été menés début décembre 2017, il a été décidé de n’ouvrir la salle qu’en janvier, de manière à laisser la peinture durcir.
  • Le service de gestion a acheté des craies et a ressorti des tampons effaceurs de la réserve. Un sceau et une éponge ont été mis à disposition des enseignants pour effacer plus efficacement les traces entre deux séances. Le personnel de service a été équipé d’un balai laveur à manche télescopique pour laver plus facilement les murs en fin de journée.
  • Le mobilier, composé de tables simples et doubles, permet de moduler assez facilement la disposition des ilots selon les besoins. Les ilots sont principalement installés perpendiculairement aux surfaces d’écriture afin de rendre les déplacements aisés. Le petit matériel est rangé dans une armoire. À l’usage, il s’est avéré plus pratique de le regrouper sur un ilot placé au centre de la salle (accessibilité et visibilité).
  • Lorsque la salle passe en mode « conférence », les tables sont rangées le long des murs de manière à ce que l’espace central puisse recevoir les rangées de chaises. L’espace est donc entièrement modulable : il se vide de son mobilier si nécessaire et s’agence au gré des besoins. (Plan d’implantation « standard » affiché dans la salle).

Éléments techniques et de référence

Le projet de Thourotte porte sur un mur ardoise et magnétique pour pouvoir aimanter des documents ou des dessins et écrire en collaboratif. Pour cela, il faut que le support soit le plus lisse possible, et la nature de celui-ci dépend de la préparation.

A Thourotte, le support était un mur placo. Il a fallu 2 passes d’enduits (cachet rouge pour la 1ère et cachet bleu pour la finition ) et une couche de peinture d’impression ont été nécessaires.

 Phase magnétique :
peinture Magnétique => vendu en pot de 3L
Rendement : 6 à 8 M2/L
Minimum 3 couches à appliquer

 Phase Ardoise :
peinture Ardoise => vendu en pot de 3L
Rendement : 12M2/L
Minimum 2 couches à appliquer

 Temps de réalisation : 8 jours à 2 agents => 112 H ( temps de séchage à respecter).

Éléments de coût

peinture magnétique : 167 €HT / le pot
peinture Ardoise noire : 93 € / le pot
ardoise liquide verte : 93 € / le pot

Le budget matériel s’élève à 958, 52 €. Mais compte tenu du nombre de couches nécessaires et du temps de séchage, le chantier dure plusieurs semaines et les enseignants ont attendu en s’assurant que la peinture était bien sèche avant de pouvoir l’utiliser.

Lien : retrouver un article complémentaire sur le projet de mur d’écriture